Physical Address

304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124

Entre le Hezbollah et Israël, dix mois de violences transfrontalières causent des centaines de morts

Dix mois de violences transfrontalières entre le Hezbollah et Israël en marge de la guerre à Gaza ont tué plusieurs centaines de combattants du mouvement libanais pro-iranien et causé d’importants dégâts des deux côtés de la frontière, d’où plus de 100 000 personnes ont été déplacées.
Le mouvement islamiste libanais, qui a ouvert ce qu’il désigne comme un front de « soutien » au Hamas palestinien dans la bande de Gaza, a déjà enregistré des pertes supérieures à celles du dernier conflit l’ayant opposé à Israël, en 2006.
Des frappes israéliennes ont tué d’importants commandants du Hezbollah ces derniers mois, au premier rang desquels son chef militaire, Fouad Chokr, visé par une attaque le 30 juillet dans la banlieue sud de Beyrouth, bastion du mouvement qui a promis de le venger.
En janvier, un commandant de l’unité d’élite Radwan du Hezbollah, Wissam Tawil, a été tué lors d’une frappe israélienne sur son véhicule dans le Liban sud. Deux des trois commandants des secteurs du Liban sud ont également été tués : Mohammed Nasser et Taleb Abdallah.
Après la guerre de 2006, le Hezbollah a divisé la zone où il opère militairement dans le Sud en trois secteurs, chacun ayant « une formation militaire intégrée avec son propre chef, ses propres effectifs, armes et capacités », selon le chef du mouvement, Hassan Nasrallah.
La région au sud du fleuve Litani comprend deux secteurs : le premier, dans lequel opère l’unité Aziz, s’étend de la mer jusqu’au centre de cette région où Mohammed Nasser a été tué dans une frappe israélienne le 3 juillet.
Le deuxième secteur, où opère l’unité Nasr, s’étend du centre de cette région jusqu’aux Fermes de Chebaa, territoire contesté. Cette unité, dont le commandant Taleb Abdallah a été tué dans une frappe similaire à Jwaya le 11 juin, est la première à avoir bombardé Israël le 8 octobre.
Le troisième secteur, qui s’étend du nord du fleuve Litani jusqu’à la ville de Saïda, constitue la zone d’opérations de l’unité Badr.
Israël a déclaré à plusieurs reprises avoir tué d’autres combattants du Hezbollah qu’il a qualifiés de « commandants ».
Les violences ont fait au moins 570 morts au Liban, pour la plupart des combattants du Hezbollah et de groupes alliés, dont le Hamas, mais aussi au moins 118 civils, selon un décompte de l’Agence France-Presse (AFP). Du côté israélien, y compris sur le plateau du Golan, annexé, 22 soldats et 26 civils ont été tués, selon les chiffres de l’armée.
Le Hezbollah a annoncé la mort de plus de 370 combattants au Liban, selon l’AFP. Vingt-cinq autres ont été tués en Syrie voisine, où Israël mène depuis des années des frappes contre des positions de l’armée et des combattants pro-iraniens, en cherchant par ailleurs à couper les lignes d’approvisionnement du Hezbollah vers le Liban depuis Téhéran. Environ 320 combattants du Hezbollah tués étaient originaires du Liban sud, dont une soixantaine de la vallée orientale de la Bekaa. Une source proche du Hezbollah a déclaré à l’AFP que moins de 300 combattants du groupe avaient été tués lors du conflit qui a opposé le parti chiite à Israël en 2006.
Le Hezbollah a déclaré qu’il cherchait à mobiliser les troupes israéliennes dans le nord du pays pour soutenir son allié, le Hamas, dont l’attaque du 7 octobre contre Israël a déclenché une guerre dans la bande de Gaza.
L’escalade des attaques a fait craindre l’extension de ce conflit. Le 3 août, le groupe a déclaré avoir mené 2 500 « opérations militaires » contre Israël depuis octobre. Il a affirmé avoir attaqué des « positions frontalières » à 1 328 reprises et des « casernes » à 391 reprises, et avoir utilisé diverses armes, dont de l’artillerie, des roquettes, des « missiles guidés » et des « armes de défense aérienne ».
Le Hezbollah a également publié trois vidéos montrant des images prises par des drones de surveillance de l’autre côté de la frontière, vues comme une banque de données sur des cibles potentielles en cas de guerre totale. Ces images montrent des positions militaires dans le nord d’Israël et sur le plateau du Golan, ainsi que des zones sensibles dans la ville portuaire de Haïfa et ses environs.
Le Monde avec AFP
Contribuer

en_USEnglish